Reprendre goût à la vie après des abus sexuels

Peut-on réussir à vivre dans l'harmonie et la joie quand on a été abusée sexuellement? La réponse pourrait être non et pourtant c'est possible...

 

Pour avoir connu ces situations et être parvenue à dépasser ces traumatismes, j'aimerai que vous ressentiez au fond de vous qu'il est possible de se (re)construire la vie  épanouissante qui vous attend.

 

Le choc a été tellement puissant et destructeur qu'il prend d'une manière violente et incontrôlable toute la place dans le quotidien. De femme vous devenez la femme abusée, et tout le reste s’éclipse ou presque.

 

Comment gérer la situation?

Plusieurs stratégies de survie peuvent se mettre en place. 

  • Il peut y avoir effondrement. La blessure est tellement profonde que l'on a tendance à croire qu'on n'est plus rien. Une sensation de salissure indélébile, le sentiment d'avoir été bafouée, réduite à néant font partie des premières manifestations qui s'expriment.
  • Il peut y avoir une autre façon de gérer la situation, le refoulement. Ranger dans un tiroir tout ce qui s'est passé, le fermer à clé et jeter la clé. Erreur, erreur... Ça peut peut-être fonctionner en apparence un certain temps ou plutôt on essaie de se persuader que ça marche. On met en place des fonctionnements, des leurres qui vont faire croire que c'est réglé, mais le problème est toujours là. Un jour ou l'autre, même si la clé a été jetée, le tiroir n'est pas complètement hermétique et ce qui a été caché finit par ressortir progressivement et on se rend compte que rien n'a été guéri. 

Pour imager mon propos, imaginez une plaie béante sur la peau et que l'on met un pansement par dessus sans la nettoyer. Elle n'est plus visible, mais que se passe-t'il dessous? La plaie s'infecte, creuse et la douleur s'amplifie. Pourquoi?  Tout simplement parce qu'elle n'a pas été bien regardée, observée, nettoyée et soignée

L'abus sexuel, comme tout autre traumatisme, grand ou petit, demande la même attention, la même prise en charge Le refouler n'est pas la solution et ne fait que reculer l'échéance où, si l'on décide de vouloir s'accomplir dans sa vie, il va bien falloir s'en occuper.

  • Il existe un autre cas de figure. Celui où le choc a été tellement insupportable qu'un processus de survie, l'amnésie post traumatique, s'est mis en place, pour ne pas mourir.

Dans ce cas,  on peut :

- ressentir un mal-être, un mal de vivre (pouvant aller jusqu'au désir d'en finir) qui ne s'explique pas. C'est en cherchant à comprendre pourquoi que les événements reviennent à la conscience.

- face à une situation particulière, reprendre conscience d'une manière subite de l'expérience "oubliée".

Que ce soit un mal-être inexpliqué ou une prise de conscience brutale de l'abus, s'effondrer  durablement ou vouloir refouler ne sont pas une solution si l'on veut s'accorder le droit de vivre positivement et constructivement. 

 

Les attitudes à adopter pour non seulement ne plus souffrir et mais aussi parvenir à (re)devenir une femme épanouie, en capacité de s'ouvrir à sa véritable nature et à trouver le sens de sa vie.

  • Cesser de fuir

Vous le vivez, donc vous pouvez le constater, la fuite n'est pas la solution. Autant la fuite peut s'avérer nécessaire, car la douleur peut-être insoutenable, elle devient néfaste quand vous la laisser s'installer. Le risque est de mettre en place, parfois inconsciemment, des fonctionnements d'évitement qui vont vont, à terme, vous enfermer de plus en plus, vous isoler de vous-même et des autres.

  •  Accepter cette réalité  

Accepter ne signifie pas cautionner ce qui s'est passé. Cela veut dire que ces faits ont eu lieu et vous ne pouvez pas changer ce qui appartient au passé. C'est donc commencer par accepter ce passé pour pouvoir agir dans ce présent, sur le plan des atteintes physiques, émotionnelles, mentales, psychologiques. 

  • Dépasser la peur

Oui, la peur, voire la terreur, la panique que vous avez vécues au moment des abus s'est peut-être immiscer dans votre quotidien. Des situations de la vie courante où avant il n'y avait pas de problème particulier peuvent être maintenant des moments qui génèrent de la peur. Vous vous sentez à fleur de peau. Prendre du recul est nécessaire pour finalement se rendre compte que la peur ressentie maintenant n'a pas de raison d'être, elle existe, car la peur originelle a envahi votre psychisme. En désamorçant par cette prise de conscience permet de revenir à un état plus serein.

  • Agir pour panser la blessure

Sortir peu à peu de l'enfermement intérieur et parfois extérieur passe par la mise en place progressive, dans votre quotidien des actions qui vont vous permettre de reprendre votre vie en main et non plus de subir. Cette mise en action est le moyen de prendre confiance en soi, d'oser de plus en plus, de s'affirmer. 

  • Être patiente

Il faut du temps pour se remettre de tels traumatismes. Croire que tout va se régler très rapidement à partir du moment où on fait le choix de reprendre sa vie en main est une erreur et peut mener à l'impression qu'il n'est pas possible de s'en remettre  et que "la vie est foutue".  Être bienveillante avec soi, accepter d'être cette femme blessée et apprendre à ressentir que cette femme blessée est bien plus que cela, bien plus forte, positive et d'un grande richesse que ce qui s'exprime en ce moment.

Ouvrir la porte et laisser LA FEMME QUE VOUS ÊTES (re)naître et s'exprimer dans son intégrité.

 

 Il est possible d'être soi-même après une telle épreuve. Garder confiance et agir pour s'accorder le droit d'être.

 

Je vous retrouve dans un prochain article sur le sujet

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